Jour 7 : Mercredi 12 septembre : Fjords de l'Est (1)

A : Reykjahlið
B : Egilsstaðir
C : Bakkagerði


8h : lever après une bonne nuit dans un lit, c’était tres tres appréciable. Petit dej à l’auberge. On arrive dans la salle commune pour trouver notre cycliste en train de raconter exactement les mêmes histoires qu’à nous la veille à une pauvre allemande.

Avant de partir du parking nous demandons à deux personnes de l’auberge si elles n’ont pas besoin d’aide pour dégager leur voiture. Finalement c’est nous qui n’arrivons pas à sortir du parking, et ce sont eux qui nous poussent pour repartir…

On se dirige vers l’office du tourisme en se disant que si la route principale a réouvert, on partira direct vers l’Est. La madame nous annonce que la route a réouvert, la ville principale des fjords de l’Est, Egilsstaðir étant à 150km, mais la route est « glissante ». Elle nous confirme également que les sentiers de randonnées ne sont pas forcément praticables car les balisages pas forcément visibles et surtout dans la mesure où ils passent sur des champs de lave, c’est assez dangereux avec la neige par dessus : quand tu marches tu ne sais pas si tu as une pierre dessous ou 1m de trou.

Bref on part sans trop de regret en se disant qu’on reviendra voir le lac Myvatn une autre fois. Sur la route on tente d’aller aux Myvatn Nature Baths, c’est une sorte de Blue Lagoon, comme à Reykjavik mais en un peu plus petit et donc avec moins de touristes. On voulait donc zapper le blue lagoon pour aller là, mais comme il était 10h, que ça ouvrait à 12h, et qu’il n’y avait vraiment rien à faire dans le coin, on s’est décidés à faire route pour les fjords de l’Est. C’est là que l’enfer a commencé.



Rappelons que la route était ouverte mais glissante et qu’il y avait 150km jusqu’à Egilsstaðir, sans rien du tout avant ! On découvre ainsi qu’effectivement il y a toujours sur la route de la neige et du verglas, un bonheur.



Vitesse moyenne : 50 km/h, grosse frayeur sur la glace avec la Frakki-mobile qui ne répond plus et va sur une voiture qui arrive en face. Finalement grâce à la nouvelle philosophie de conduite sur glace «  ne surtout pas s’arreter, ne pas freiner, aller tout droit » c’est passé sans encombres.

En plus la route nous faisait de fausses joies toutes les 10 minutes : genre tu passes un col, il n’y a plus de neige sur la route, tu te fais un kiff à aller enfin à 90km/h, et non ! 500m plus tard il y a à nouveau de la neige pour 10km \o/



Apres 50km tendue comme un string, une route meilleure se montre, ouf. Apres 100km un tout nouveau paysage s’offre à nous : grand soleil, verdoyant, sans neige.

Quand même ce qui est bien avec les routes islandaises, c'est qu'il n'y a vraiment pas grand monde, là on était sur la route n°1 donc toujours l'"autoroute" locale, et tu peux très bien garer ta voiture, pisser en plein milieu de la route et repartir, sans aucun problème, on imagine moins faire ça en France sur l'A6.



On squatte à nouveau un camping à Egilsstaðir pour se faire à manger, au bord d’un lac, en pull (pour nous c’est fantastique, alors que 150km plus tôt c’était la tempête avec trois polaires, anorak, bonet et tout le bordel). 

  

Le thermomètre affiche 16 degres, soleil, pas de vent, un reve !

 
Egilsstaðir est la ville principale (2257 habitants) de la région des fjords de l’est. Elle n’est pas elle-même dans un fjord mais c’est le point de départ pour accéder à tous les fjords. En fait on ne peut pas se déplacer entre les fjords : il faut prendre une route qui va jusqu’au bout du fjord, puis pour passer au suivant on est obligé de faire demi-tour sur la même route, pour retourner à Egilsstaðir et repartir sur le fjord suivant. Un peu relou mais les paysages valent largement le coup.





Notre aventure autour du lac Myvatn avec notamment la conduite dans la neige nous aura au moins appris une leçon : la météo peut être très très changeante en Islande et il faut vraiment se renseigner tous les jours. Encore on a eu de la chance car on a pu repartir direct, même s’il y a eu des moments galère, mais il y a des touristes qui ont été bloqués sur la route pendant toute la nuit, ou d’autres qui sont restés plusieurs jours à Myvatn car les routes étaient complètement bloquées. Heureusement que nous sommes arrivés sur la fin de la tempête. Du coup nous sommes allés nous renseigner sur la météo des jours à venir dans les fjords de l’Est à l’office du tourisme, même si celle du jour paraissait parfaite. Pas de bol on annonce de la pluie à partir du lendemain, il faut donc profiter de l’après midi ici.

C’était d’ailleurs assez compliqué de regarder sur Internet qu’on n’a pas eu souvent, si ce n’est une fois à l’auberge, dans le premier camping, une autre fois dans un resto ou encore à la piscine. Après on a aussi pu se débrouiller de temps en temps dans une bibliothèque municipale, voire en squattant la connexion d’un hôtel sur le parking. Mais à part ces quelques fois, les connexions étaient soit inexistantes, soit payantes, et chères, très chères (genre 6-7€/h, faut pas déconner).


On reprend alors la voiture pour aller vers le premier fjord, répondant au doux nom de « Borgarfjördur Eystri » et voilà-t-y pas que sur la route (une route en graviers) qui passe en plein milieu de la pampa, genre il n’y a RIEN, pas un bâtiment à l’horizon, si ce n’est… un distributeur de boissons / snacks posé dans une petite cabane verte elle-même posée au milieu de nul-part. Bon on se serait peut-être pas arrêtés si le Lonely ne nous avait pas dit ce que c’était, mais tout de même.



Précisons que ledit distributeur est alimenté à l’énergie solaire. On se commande un petit kit-kat, on signe le livre d’or, on prend une petite vidéo pour immortaliser l’instant (tout ça au milieu de la pampa islandaise) et on a même la chance de croiser Kiddi, le fou qui vient refaire le plein du distributeur avec des sacs plastique BONUS (alors que dans le Lonely ils précisent qu’il ne passe qu’une fois par semaine !) et son copain méchant à la tête de consanguin qui conduit leur camionnette (Dieu sait qui ils attirent là dedans avec toutes leurs sucreries).


La route monte bien sèchement dans la montagne, avant de redescendre dans le fjord, nous offrant des vues superbes sur un paysage magnifique, entre mer et montagne, et nous revoila à nous arrêter toutes les 5 mins pour les photos (parce que maintenant on peut s’arreter, il n’y a plus de neige). Je trouve un nouveau jeu avec le klaxon qui énerve et fait rigoler Danychou !






Sur la route on croise des chevaux islandais qui aiment beaucoup lez poteaux. On l'avait déjà vu avec les moutons qui léchaient les poteaux de signalisation, ils doit y avoir des trucs chelou dessus...






Nous arrivons dans la petite bourgade de Bakkagerði, comptant seulement 93 âmes (et vu l’isolement du village, un certain nombre de consanguins dans le lot) pour une petite rando. Déjà on gare la voiture et s’apprête à partir à pied lorsqu’un pick-up avec deux mecs en mode ranger de l’espace, un vieux et un jeune, nous disent en anglais qu’on ne peut pas laisser la voiture là et que le sentier de rando part plus loin. Le vieux s’excite d’un coup et crie en Islandais, il fait un peu peur donc nous faisons comme on nous a demandé et déplaçons la voiture.

On démarre la rando vers 16h, toujours au soleil, avec une bonne petite montée pour démarrer, je presse un peu le pas parce qu’il faut tout de même terminer cette rando avant la nuit (qui tombe vers 20h00), du coup Charlotte en a marre et a mal à la cheville, elle décide de faire demi-tour.


 
Me voilà contraint de terminer tout seul. La vue était déjà fantastique dans le premier fjord, avec cette eau bleue, ces montagnes et ce petit village isolé, et je suis récompensé après la montée par une nouvelle vue superbe sur une petite vallée avec une crique et des montagnes de plein de couleurs différentes. Je ne verrai pas âme qui vive de toute la rando, un grand sentiment d’être seul au monde, c’est assez top.



 

 Je croise quelques cascades champêtres et bucoliques sur la descente dans la vallée, pour arriver à un petit refuge de secours orange vif (pour le voir de loin), mais le temps étant parfait ce jour-là, il ne devrait pas servir. Sur le chemin je découvre deux modes fantastiques sur mon appareil photo, qui serviront bien par la suite pour faire de belles photos : le mode panorama et surtout le mode macro, qui animera vos randonnées maussades (même si là ce n’était pas le cas) : tu peux prendre n’importe quoi (j’ai fait le test avec un caca de mouton) de près, ça rendra bien.
 Je remonte ensuite par un autre chemin pour revenir dans le premier fjord, et j’arrive en haut de pentes d’éboulis énormes, et une vue superbe sur le fjord avec la lumière du soleil qui décline. Plus qu’à rejoindre Charlotte qui glandouille dans la voiture :).


20h00 : retour de Danychou le conquérant, il a pris environ 500 photos de sa balladounette. Il me dit que j’ai bien fait de ne pas finir la balade car même si c’était magnifique, à la fin il en avait plein le cul (traversée de champs d’éboulis et de pampa sans chemin pendant un bon moment).

Nous repartons vers le petit village, car on veut manger un truc bon (une pizza nous fait rêver), mais dans un village de 100 habitants, il ne fallait pas rêver, on fait un tour rapide mais il n’y a absolument rien, on finira donc au camping du village.
Nous squattons la cuisine du camping du village pour notre repas et testons à cette occasion les knaki islandaises. Au départ elles nous faisaient rêver mais au goût c’est infect, avec une peau épaisse et caoutchouteuse, assez dégueu. On teste aussi le fromage râpé local. En fait j’avais eu le même problème (crucial autant qu’existentiel) au Danemark, à savoir qu’ils ne connaissent pas l’emmental râpé, ou du moins ils n’en foutent pas dans leur pâtes, du coup tu n’en trouves pas dans leur supermarchés, mais tu trouves des paquets de mozzarella et/ou gouda râpé, pour faire des pizzas… Et là c’était tout plâtreux, ça avait congelé et décongelé dans la voiture, bref un bonheur. Heureusement nous avions aussi acheté de la sauce barbecue, qui nous a servi un peu pour tout par la suite : pour le riz, pour les pâtes… Histoire de rendre un peu de goût aux trucs fades islandais.

On trouve une photo des enfants du village, je vous laisse seuls juges :


Dany m’oblige à faire une horreur : on fait plus de pâtes que nécessaire histoire de ne plus avoir qu’à les réchauffer la prochaine fois, et vu qu’on n’a pas de tupperware on fout ça directement dans un sac plastique, j’en suis encore traumatisée.

On revient sur le parking de la rando pour une nouvelle bonne nuit de sommeil dans la voiture. On espère ne pas se faire réveiller en pleine nuit par les deux rangers de l’espace de l’après-midi.






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