Jour 2 : vendredi 7 septembre : Reykjavik




Lever à 8h45 donc, avec aussi en ligne de mire le petit dej, inclus dans le prix de la chambre et qui s’arrête à 9h30. Donc dans la mesure où on paie plus de 25€ chacun la nuit (auberge la moins cher pour être dans Reykjavik même), pour une auberge quand même un peu pourrie, dans une espèce de zone industrielle bien pourrie à 15-20minutes du centre-ville, on ne va pas en plus se faire avoir sur le petit-dej.

Un petit dej vraiment pas top top, avec un café tout pourri (le café va être mon drame pendant 15 jours, c’est du café à l’américaine partout, que tu sois dans une station service, une auberge ou un vrai café, c’est un truc hyper dilué sans goût, préparé à l’avance et mis dans un thermos où tu te sers toi-même, l’avantage tout de même étant dans les cafés que tu peux souvent te reservir à volonté, le problème étant que tu n’as pas toujours envie. Surtout que le café qu’on s’est fait par la suite en camping, c’était du café soluble de nature à faire passer le café islandais pour un grand cru colombien, c’était pas la joie. Les retrouvailles avec le vrai café ont été une véritable consolation lors du retour en France, mais ceci est une autre histoire), des céréales en carton, un chouïa de fromage et de jambon.

On croise notre premier couple de français lors du petit dej, ces cons sont vraiment partout, ils ne sont pas tous à Amsterdam.

En ce premier jour et grâce au réveil crooner de Danychou (Brothers in Arms des Dire Straits), nous sommes très en forme et les rois de la blague, avec notamment ma création personnelle « Madame PAPION elle aurait pas perdu ses ailes ?! » AH AH AH. Blague validée, contre toute attente, par le comité scientifique de la blague.

Petit dej effectivement tout pourri, Merci PAVI GuestHouse.


10h00 : Nous nous mettons en branle vers le centre de Reykjavik. Danychou, quelque peu confus, nous perd dans les rues près de l’auberge dans la ZI. Heureusement je reprends les choses en main et nous remets sur la bonne voie.

Je crie au scandale devant cette calomnie dont nos lecteurs ne croiront évidemment pas un traître mot. J’ai été tout au cours de cette aventure un copilote parfait, faisant preuve d’un sens de l’orientation hors du commun, je tiens à le souligner.

Nous arrivons sur le front de mer (Reykjavik étant bien sûr sur la mer, ce nom signifiant « Baie Fumante », Vik pour baie et Reykja pour fumante, plus ou moins. C’était la minute culturelle, il y en aura d’autres, ne me remerciez pas), première vraie vision de l’Islande et ça dépote déjà bien. Ils nous ont mis une montagne ultra impressionnante pile poil en face de Reykjavik, résultat environ 200 photos identiques du front de mer (nous vous en épargnerons une partie).

Opéra de Reykjavik
Nous trouvons à cette occasion un petit nom à notre mini-van Volkswagen : « Frakki-van » (Frakki signifiant français en Islandais, déjà la seconde minute culturelle, je suis en forme).
C'est l'occasion de sa première sortie en Islande :


mais aussi de nos fameuses babouches (nous décrétons qu'il fait un peu trop frais pour les mettre aux pieds) :

 




Nous partons en direction de l’office du tourisme pour récupérer notamment un plan de la ville et passons devant un café-bar-lavomatique (Laudromat) NORMAL. Sachant que mis à part le fait que c’est une laverie, le café a l’air trop cool : hyer cosy, avec des fauteuils et des étagères pleines de bouquins… C’est clairement pas la laverie crasseuse du fin fond du 18e (où l’on peut d’ailleurs croiser Olivier Besancenot faisant tranquillement sa lessive).
On découvre également sur le front de mer une petite maison blanche, toute mignonne au milieu d’un petit carré d’herbe, telle une petite fermette urbaine, et nous avons logiquement cru qu’il s’agissait du siège du gouvernement islandais. On l’avait vu en photo dans des guides et ça ressemblait vachement à ça, mais en fait non.

A l’office du tourisme on découvre qu’il y a une visite guidée gratuite (enfin ça marche au pourboire), en anglais. J’en avais déjà fait une à Berlin comme ça vachement bien (forcément les guides sont motivés car s’ils sont nuls ils ne sont pas payés), donc on se décide à y aller.


 En attendant 13h00 et le début de la visite, on fait un tour dans la ville et on va notamment voir LE bâtiment célèbre de la ville, leur Eglise, Hallgrímskirkja, un espèce de gros machin en béton visible à 20km à la ronde.

 On n’a pas pu rentrer à l’intérieur (je ne suis pas sûr qu’on ait raté grand-chose) à cause d’un concert de musique chrétienne qui avait pourtant l’air double super, mais on a pu monter tout en haut de la tour, pour 4€ environ l’entrée, pour avoir une vue tout de même très sympa sur la ville.  



 Bizarrement on n’a pas trop abusé de la gentillesse des Islandais,( nous aurions pu ne pas payer les 4 euros facilement) qui font quand même vachement confiance (genre dans les campings tu plantes ta tente et tu vas toi-même payer le matin mais si tu veux te barrer rien ne t’empêche de le faire).
Apres une nouvelle serie de 200 photos en haut de l’Eglise, direction notre visite guidée qui débute pres du port (Hofn en Islandais, il n’y a pas que Dany qui peut faire des pauses culturelles.)

Le guide est un espèce d’Islando-américain sosie de DiCaprio ou du cousin de Dany (Imanol si tu nous lis…), y’a deux écoles.

Les Islandais n'ayant pas d'armée ils ne peuvent honorer le soldat inconnu comme dans beaucoup de pays, ils ont donc une statue d'un inconnu tout court, habile !


On a vu le vrai siège du gouvernement pendant la visite et c’était exactement la même chose que la petite fermette urbaine du front de mer, mais plus dans le centre, et avec des statues qui font des signes maçonniques devant. On imagine mal Barack Obama reçu ici en visite officielle (sachant que tu ne vois pas un flic dans les parages).


 Sinon la visite était très sympa si ce n’est :
  • Un couple de français qui avaient l’air un peu trop joyeux pour être honnête 
  • Un mec qui lâchait des molards déguelasses toutes les 3 minutes 
  • Une chinoise qui me demandait de me taire quand je tentais de traduire les commentaires du guide à Charlotte.

A cette occasion on a appris plein de trucs hyper utiles sur l’Islande :
  • Les Islandais croient dur comme fer à des histoires improbables et incongrues impliquant trolls, elfes et autres « créatures cachées » (il faut dire, on le verra par la suite, que leur pays ressemble sacrément à un mix entre les univers du Seigneur des Anneaux, avec aussi bien la contrée que le Mordor et de Game of Throne, ça n’aide pas), au point de détourner des routes s’ils pensent que des elfes ont établi leur résidence secondaire dans le coin. 
  • La première ministre islandaise, en plus d’être une femme (!), est la première chef de gouvernement ouvertement gay dans le monde moderne (avant elle on peut citer Alexandre le Grand). 
  • Le maire de Reykjavik est un acteur et humoriste qui s’est présenté pour le fun et a été élu à la surprise générale  en promettant tout et n’importe quoi durant sa campagne, tout en affirmant clairement que comme tout politique il ne tiendrait aucune de ces promesses. Depuis il défile dans Reykjavik déguisé en Pussy Riot pour les soutenir, ou en drag-queen pour la gay pride. Mais à part ça il semble faire un travail convenable à la mairie. 
  • L’Islande n’a pas d’armée mais a participé à la guerre en Irak avec UN (oui oui) soldat, tout ça pour faire bonne figure devant leurs amis américains. 
  • Les Vikings se tapaient sur la gueule dès 4 ans avec des haches (et leur maman étaient attendries en se disant qu’ils deviendraient de grands vikings) mais faisaient les tafioles devant 3 missionaires chrétiens qui les ont convertis au christianisme en l’an 1000.
Vue sur le lac Tjörnin depuis l'intérieur de l'Hôtel de Ville

On file 1000kr (prononcé kkkrrrrrr, tout le long du voyage, alors que c’est couronne islandaise en vrai. 1 euro = environ 152 krrrr.) au guide pour ne pas trop faire les rats et partir sans rien donner. Ca nous paraît être une somme considérable, mais après calcul ça fait environ 6€, pour deux pas cher casher la visite.

Nous faisons ensuite nos courses pour les deux semaines à venir dans l’enseigne phare des touristes en Islande : le BONUS, l’enseigne discount du pays. Avec un logo comme ça, on se dit qu’il ne doit pas y avoir de filière Marketing dans les universités islandaises. Un cochon pervers qui a l'air défoncé, on a fait plus vendeur.







Dans le centre commercial du BONUS nous découvrons avec bonheur (et nostalgie me concernant) un TIGER, enseigne phare au Danemark, où l’on trouve tout et n’importe quoi pour pas cher du tout, des pâtes chinoises aux stickers rigolos en passant par les golfs miniatures à installer dans tes toilettes.

L'attendrissement de Dany devant
ses nouveaux amis
L'enthousiasme de Charlotte devant
ses nouvelles trouvailles


 On avait ensuite prévu de profiter d’une soirée à Reykjavik, le vendredi étant d’après le Lonely Planet (qui malgré ses imprécisions, inexactitudes et autres errements a été notre ami au cours de ce voyage) le jour où les Islandais sortent le plus.
Ils ont leur concept de soirée, connu sous le nom de Runtur, et qui consiste simplement à faire le tour des bars, en picolant bien à chaque fois, pour finir à 4 pattes dans le dernier. Un concept ma foi fort séduisant, mais comme on s’apprêtait déjà à vendre un rein sur l’ensemble du voyage, on s’est dit qu’il valait mieux prendre l’apéritif à l’auberge trankilou avant de sortir un peu voir la vie nocturne reykjavikoise (?).
Les Islandais sortant tard (grosso modo de 23h à 5h00), on décide de se faire une petite sieste étant bien fatigués. Le réveil vers 22h00 fait très mal, encore plus la tête dans le cul qu’avant de siester.

On tente de faire illusion au sortir de la sieste
 
Je sors 50 arguments à Dany pour ne pas sortir, Dany insiste, il gagne (parce qu’il gagne toujours de toute facon). Alors qu’à ce moment on rêve d’un petit bol de lait chaud agrémenté de miel fondant et de douceurs sucrées. A la place de ça, j'ai droit à un mélange de la vodka correcte (Zubrowka) avec de l’Energy Drink pouce acheté au BONUS (vraiment pas cher, genre 0.9€ les 50cL, on savait qu’on avait pris un gros risque), c’est à vomir mais nous sommes plein d’abnégation et nous forçons un peu avant de nous diriger à pied vers le centre. 

On se perd un peu, finalement on trouve la rue où apparemment (d’après le Lonely Planet et notre super guide) c’est là que ça se passe. On voit du monde mais que des vieux ou des bars/boites qui n’ont pas l’air folichon.

Après moult tergiversations, nous finissons par entrer dans un bar dansant (après avoir fait la queue 20min en flippant de ne pas rentrer avec nos fringues de pouilleux alors que tout le monde était sapé) où je suis traumatisé par le physique des Islandaises, que des bombes. (J’étais ma foi fort indifférent au charme de ces créatures de Lucifer).
Un autre truc qui nous a fait halluciner, c’est que les gens prennent les autres (donc nous y compris) pour des meubles, c’est-à-dire concrètement que le bar étant bondé, quand quelqu’un veut passer, par exemple pour aller aux toilettes et que tu es devant, il ne s’embarasse pas de te demander gentiment de te pousser ou de tapoter l’épaule, non il te saisit simplement par les hanches, te décale de 30cm et s’en va comme si de rien n’était. Donc on début on était choqués, on se dit "Mais quel connard celui-là", et finalement on voit que tout le monde fait ça, NORMAL. On se dit que l’Islandais qui arrive la gueule enfarinée dans une boîte française et qui fait ça sur n’importe qui risque rapidement de se faire péter la gueule s’il ne comprend pas que ce n’est pas tout à fait conforme aux coutumes locales.

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