A : Hveragerði D : Þingvellir
B : Gullfoss E : Arnarstapi
C: Geysir
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Nous nous réveillons tout courbaturés après une nuit un peu difficile sur un sol dur et froid, en ayant eu froid toute la nuit, on se dit définitivement que le camping va être très compliqué pendant ces deux semaines, d’autant que les conditions météorologiques étaient encore correctes. Il n’y avait quasiment pas de vent et une température encore positive. Les Français de la veille nous avaient vendu du rêve avec leurs histoires de tente à monter sous la pluie, avec des rafales de vent énormes, voire sous la neige, bref que du bonheur en perspective.
On voit quand même que Charlotte a un
peu plus de mal de bon matin :
Les cascades sont objectivement très
belles, très impressionnantes, mais on sent l’attraction touristique : un
grand parking à l’arrivée, un magasin de souvenirs, des cars entiers de
touristes, des gens qui prennent des photos partout, des chemins en bois bien
délimités, bref ça ne fait pas très authentique et on n’a pas cette impression
de solitude (loin de là) qu’on a pu avoir par la suite devant plein de paysages
islandais.
On croise un mec amputé d’une jambe et
qui se déplace en béquilles, qui doit quand même sacrément avoir la foi pour
venir en vacances en Islande, mais surtout une gentille madame qui prend la
pose de la sirène devant la cascade, magic !
Là aussi beaucoup de touristes, qui
braquent tous leur appareil sur le geyser en espérant capturer l’instant où il
fera splouch (en moyenne toutes les 5 minutes pour celui-ci). Evidemment on
fait comme tout le monde et on se rend compte qu’on a quand même l’air
sacrément cons à être 50 autour d’un trou d’eau avec l’appareil qui filme en
continu alors qu’il ne se passe rien. On finit par avoir notre geyser qui fait
splouch sur pellicule.
On reste suffisamment longtemps sur le site (plusieurs geysers mais un seul qui fait éruption souvent, toutes les 5 minutes, alors qu’un autre, plus important, ne fait éruption que 2 à 3 fois par jour) pour voir 3 éruptions de ce geyser, on est contents, on peut repartir.
Nous nous dirigeons vers le dernier
site du cercle d’Or, Þingvellir, site du premier parlement islandais et au
monde, installé par les vikings qui voulaient faire les démocrates. Nous
squattons une cuisine de camping pour nous faire nos fantastiques pâtes
chinoises, et découvrons qu’avec le vent (il y en a pas mal mais rien par
rapport à ce qu’on aura en fin de journée) le réchaud marche beaucoup moins
bien. Qu’à cela ne tienne nous mangeons nos pâtes tièdes, un café soluble
dégueu, et sommes prêts à repartir. (Les repas de
nos vacances se sont souvent résumés à cela d’ailleurs.)
La loi sur la burqa n'est pas passée en Islande. |
Après avoir fait un petit tour nous
reprenons la voiture pour un bon moment pour nous diriger vers notre prochaine
destination : la péninsule du Snæfellsnes.
L’Islandais c’est quand même bien
foutu comme langue, ce qui nous a permis d’apprendre plein de mots fort utiles
pour briller dans les dîners mondains. Quasiment tous les noms de lieux ont
inclus dans leur nom le type de lieu dont il s’agit. Exemple : Nes =
péninsule, donc le Reykjanes (cf. jour précédent) = péninsule fumante, ou le Snæfelsnes
= péninsule du Snæfells (?). Idem pour les cascades : foss, les baies =
vik, les fjords : fjorður…
Arrivés dans le Snæfelsnes, nous
voyons nos premiers champs de lave, des étendues immense avec de la lave
solidifiée et de la mousse par-dessus, en plus en longeant la côte, c’est
vraiment magnifique. On s’arrête en voiture toutes les cinq minutes pour
prendre des photos.
Par contre il y a un vent
impressionnant, comme on n’en avait jamais vu avant, dont les rafales font
bouger dangereusement la
voiture, on s’inquiète déjà pour le camping et pour le montage de tente. Nous
arrivons là où nous pensions camper pour découvrir que le camping a fermé. Nous
repartons donc en arrière en espérant trouver un autre camping mais on se fait
vite une raison en se disant que de toute façon on ne pourra pas monter la
tente avec un tel vent. Surtout que la pluie s’y est mise
aussi et que le vent islandais peut faire passer les plus grosses rafales
bretonnes pour de legeres brises gentillettes.
On se décide donc à chercher une
auberge ou une guest-house (maison d’hôte), le problème étant un budget assez
serré. On s’arrête finalement devant une auberge, on hésite déjà bien 5 minutes
avant d’oser sortir de la voiture, c’est vraiment la tempête dehors. Ne sachant
pas combien allait coûter la chambre, nous nous étions fixé comme plafond
10.000 isk pour deux, à savoir un peu plus de 60€.
Je sors donc de la voiture et me
dirige tant bien que mal vers l’auberge (sachant qu’il y avait 50m à
parcourir), et arrivé dans l’auberge je ne sais pas pourquoi mais dans ma tête
le plafond était à 30.000 et non 10.000, ce qui a donné lieu à un dialogue
devenu culte :
« - Hi, how much is a room for 2 ?
- 14.000 !
- OK it’s perfect, I come back in 2 minutes ! »
Je sors alors de l’auberge et lève le
pouce à l’attention de Charlotte en signe de victoire (avec un grand sourire), reviens dans la voiture en
lui disant (de manière plus que ravie) :
« - C’est vraiment pas cher [forcément
quand on pense que le plafond est de 30.000…], seulement 14.000 »
- (Charlotte, qui était toute
contente, déchante d’un coup) : ?!? (wtf ?) Tu plaisantes
là ?
- …
- La limite c’était 10.000 !
- Oh putain la boulette »
(Il s’est ensuite confondu en excuses
pendant 15 min, alors que j’esperais vraiment qu’il allait me dire, mais non je
deconne, on va dormir au chaud !
Cet épisode entrainera beaucoup de
photos avec un pouce levé)
Du coup 14.000 ça faisait vraiment
trop cher, nous nous décidons à trouver un endroit (en l’occurrence un petit
chemin de terre en bordure de la route principale) pour passer la nuit dans la
voiture, qui devient officiellement notre Frakki-palace-mobile. On se dit qu’on
va vraiment mal dormir mais on n’a pas trop le choix.
Une autre aventure due au vent c’est l’envie pressante d’uriner qui a suivi cet épisode : pisser avec un vent pareil demande une technique et une maîtrise de soi extrêmes. 1ère règle de base : qui pisse contre le vent se rince les dents, selon un célèbre proverbe chinois. Mais même en pissant dans le sens du vent, les risques de s’en foutre sur les jambes demeurent importants mais voir son urine ne jamais toucher terre pour s’envoler avec le vent, c’est une expérience inoubliable.
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