Jour 4 : Dimanche 9 septembre : Cercle d'Or



A : Hveragerði                             D : Þingvellir
B : Gullfoss                                  E : Arnarstapi
C: Geysir

Nous nous réveillons tout courbaturés après une nuit un peu difficile sur un sol dur et froid, en ayant eu froid toute la nuit, on se dit définitivement que le camping va être très compliqué pendant ces deux semaines, d’autant que les conditions météorologiques étaient encore correctes. Il n’y avait quasiment pas de vent et une température encore positive. Les Français de la veille nous avaient vendu du rêve avec leurs histoires de tente à monter sous la pluie, avec des rafales de vent énormes, voire sous la neige, bref que du bonheur en perspective.

On voit quand même que Charlotte a un peu plus de mal de bon matin :








Nous prenons notre temps et quittons le camping vers 10h25, avec pour objectif dans la journée de faire le « Cercle d’Or », c’est-à-dire les « must-see », qui ne forment pas du tout un cercle mais à la rigueur un triangle sur la carte, non loin de Reykjavik, à savoir les chutes de Gullfoss, Geysir et Þingvellir. Nous nous mettons tout d’abord en branle direction Gullfoss, en croisant dans un bled des poteaux habillés d'une petite laine, au cas où ils auraient froid..., mais aussi de beaux paysages :




Les cascades sont objectivement très belles, très impressionnantes, mais on sent l’attraction touristique : un grand parking à l’arrivée, un magasin de souvenirs, des cars entiers de touristes, des gens qui prennent des photos partout, des chemins en bois bien délimités, bref ça ne fait pas très authentique et on n’a pas cette impression de solitude (loin de là) qu’on a pu avoir par la suite devant plein de paysages islandais.


On croise un mec amputé d’une jambe et qui se déplace en béquilles, qui doit quand même sacrément avoir la foi pour venir en vacances en Islande, mais surtout une gentille madame qui prend la pose de la sirène devant la cascade, magic !



Nous nous dirigeons ensuite vers Geysir à 10km de là.


Là aussi beaucoup de touristes, qui braquent tous leur appareil sur le geyser en espérant capturer l’instant où il fera splouch (en moyenne toutes les 5 minutes pour celui-ci). Evidemment on fait comme tout le monde et on se rend compte qu’on a quand même l’air sacrément cons à être 50 autour d’un trou d’eau avec l’appareil qui filme en continu alors qu’il ne se passe rien. On finit par avoir notre geyser qui fait splouch sur pellicule.


On reste suffisamment longtemps sur le site (plusieurs geysers mais un seul qui fait éruption souvent, toutes les 5 minutes, alors qu’un autre, plus important, ne fait éruption que 2 à 3 fois par jour) pour voir 3 éruptions de ce geyser, on est contents, on peut repartir.


Nous nous dirigeons vers le dernier site du cercle d’Or, Þingvellir, site du premier parlement islandais et au monde, installé par les vikings qui voulaient faire les démocrates. Nous squattons une cuisine de camping pour nous faire nos fantastiques pâtes chinoises, et découvrons qu’avec le vent (il y en a pas mal mais rien par rapport à ce qu’on aura en fin de journée) le réchaud marche beaucoup moins bien. Qu’à cela ne tienne nous mangeons nos pâtes tièdes, un café soluble dégueu, et sommes prêts à repartir. (Les repas de nos vacances se sont souvent résumés à cela d’ailleurs.)

La loi sur la burqa n'est pas passée en Islande.
Après avoir fait un petit tour nous reprenons la voiture pour un bon moment pour nous diriger vers notre prochaine destination : la péninsule du Snæfellsnes.





L’Islandais c’est quand même bien foutu comme langue, ce qui nous a permis d’apprendre plein de mots fort utiles pour briller dans les dîners mondains. Quasiment tous les noms de lieux ont inclus dans leur nom le type de lieu dont il s’agit. Exemple : Nes = péninsule, donc le Reykjanes (cf. jour précédent) = péninsule fumante, ou le Snæfelsnes = péninsule du Snæfells (?). Idem pour les cascades : foss, les baies = vik, les fjords : fjorður…

Arrivés dans le Snæfelsnes, nous voyons nos premiers champs de lave, des étendues immense avec de la lave solidifiée et de la mousse par-dessus, en plus en longeant la côte, c’est vraiment magnifique. On s’arrête en voiture toutes les cinq minutes pour prendre des photos.

Par contre il y a un vent impressionnant, comme on n’en avait jamais vu avant, dont les rafales font bouger dangereusement la voiture, on s’inquiète déjà pour le camping et pour le montage de tente. Nous arrivons là où nous pensions camper pour découvrir que le camping a fermé. Nous repartons donc en arrière en espérant trouver un autre camping mais on se fait vite une raison en se disant que de toute façon on ne pourra pas monter la tente avec un tel vent. Surtout que la pluie s’y est mise aussi et que le vent islandais peut faire passer les plus grosses rafales bretonnes pour de legeres brises gentillettes.
On se décide donc à chercher une auberge ou une guest-house (maison d’hôte), le problème étant un budget assez serré. On s’arrête finalement devant une auberge, on hésite déjà bien 5 minutes avant d’oser sortir de la voiture, c’est vraiment la tempête dehors. Ne sachant pas combien allait coûter la chambre, nous nous étions fixé comme plafond 10.000 isk pour deux, à savoir un peu plus de 60€.
Je sors donc de la voiture et me dirige tant bien que mal vers l’auberge (sachant qu’il y avait 50m à parcourir), et arrivé dans l’auberge je ne sais pas pourquoi mais dans ma tête le plafond était à 30.000 et non 10.000, ce qui a donné lieu à un dialogue devenu culte :
« - Hi, how much is a room for 2 ?
- 14.000 !
- OK it’s perfect, I come back in 2 minutes !  »

Je sors alors de l’auberge et lève le pouce à l’attention de Charlotte en signe de victoire (avec un grand sourire), reviens dans la voiture en lui disant (de manière plus que ravie) :
 « - C’est vraiment pas cher [forcément quand on pense que le plafond est de 30.000…], seulement 14.000 »
- (Charlotte, qui était toute contente, déchante d’un coup) : ?!? (wtf ?) Tu plaisantes là ?
- …
- La limite c’était 10.000 !
- Oh putain la boulette »
(Il s’est ensuite confondu en excuses pendant 15 min, alors que j’esperais vraiment qu’il allait me dire, mais non je deconne, on va dormir au chaud !
Cet épisode entrainera beaucoup de photos avec un pouce levé)
Du coup 14.000 ça faisait vraiment trop cher, nous nous décidons à trouver un endroit (en l’occurrence un petit chemin de terre en bordure de la route principale) pour passer la nuit dans la voiture, qui devient officiellement notre Frakki-palace-mobile. On se dit qu’on va vraiment mal dormir mais on n’a pas trop le choix.




Une autre aventure due au vent c’est l’envie pressante d’uriner qui a suivi cet épisode : pisser avec un vent pareil demande une technique et une maîtrise de soi extrêmes. 1ère règle de base : qui pisse contre le vent se rince les dents, selon un célèbre proverbe chinois. Mais même en pissant dans le sens du vent, les risques de s’en foutre sur les jambes demeurent importants mais voir son urine ne jamais toucher terre pour s’envoler avec le vent, c’est une expérience inoubliable.






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